Les deux Corées ont échangé des tirs de missiles aujourd’hui : Pyongyang a tiré plus de dix missiles, dont trois balistiques, et l’un d’eux est tombé près des eaux territoriales de la Corée du Sud, incitant Séoul à lancer trois missiles sol-air en direction des eaux territoriales nord-coréennes et le président sud-coréen Yoon Sook-gel à parler d’une « invasion » nord-coréenne pour la première fois depuis la scission de la péninsule.
Un missile balistique à courte portée (SRBM), lancé selon Séoul depuis la Corée du Nord, a franchi la ligne de démarcation maritime théorique contestée (connue sous le nom de ligne de limite nord, ou NLL).
Le missile a provoqué une activation – rare – du système de défense aérienne de l’île de Waeleng, avertissant les habitants de se précipiter dans les abris souterrains. L’alarme a été déclenchée il y a quelques heures.
Selon l’armée sud-coréenne, c’est un… « la première fois depuis la division de la péninsule »c’est-à-dire depuis la guerre de Corée (1950-1953), qu’un missile nord-coréen soit tombé si près des eaux territoriales du pays.
M. Yun a « souligné que la provocation nord-coréenne d’aujourd’hui constituait, en fait, une invasion du territoire de son pays » pour « la première fois depuis la division » de la péninsule coréenne, selon un communiqué de presse publié par ses bureaux de la Maison bleue.
Le missile qui est tombé le plus près de la Corée du Sud a atterri dans une zone maritime située à seulement 57 kilomètres à l’est du continent, a déclaré l’état-major de la défense nationale à Séoul, qualifiant le lancement de « très inhabituel et inacceptable ».
« Nous déclarons que nos militaires riposteront de manière décisive », a-t-il affirmé.
Une heure plus tard, Séoul a annoncé que trois missiles sol-air avaient été tirés en direction de la zone maritime située au nord de la ligne frontalière, non loin de la zone maritime où le SRBM nord-coréen s’est écrasé.
Dans un premier temps, l’état-major a évoqué un lancement de missile balistique de « type inconnu », puis le lancement de « trois » SRBM, avant d’annoncer que « plus de 10 missiles de différents types ont été lancés à l’est et à l’ouest ».
Le président Yun a convoqué une réunion du Conseil national de sécurité présidentiel au sujet de ces lancements qui, selon les premières évaluations des analystes, sont les plus « agressifs et menaçants » depuis des années. En outre, le chef d’État conservateur a ordonné qu’en cas de « réponse rapide » aux nouvelles « provocations » de Pyongyang, la Corée du Nord paiera un « lourd tribut ».
Le Japon a confirmé les tirs de missiles nord-coréens. Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a déclaré aux journalistes qu’il allait convoquer le conseil de sécurité nationale de son gouvernement « dès que possible ».
« Tempête Vigilante »
Depuis lundi, Séoul et Washington mènent le plus grand exercice aérien conjoint de leur histoire, un exercice baptisé Vigilant Storm, auquel participent des centaines de chasseurs et de bombardiers des deux nations.
Pak Jong-chon, maréchal et secrétaire du Parti des travailleurs coréens, a qualifié les exercices d’agressifs et de provocateurs, selon la presse officielle nord-coréenne.
Il a souligné que le nom de ces lycées fait référence à l’opération Tempête du désert (« Desert Storm »), ou en d’autres termes, à l’invasion de l’Irak par les Américains et leurs alliés en 1991, après l’occupation du Koweït par l’armée de Saddam Hussein.
« Si les États-Unis et la Corée du Sud tentent d’utiliser leurs armées » contre la Corée du Nord, « des moyens spéciaux (…) rempliront leur mission stratégique sans délai », a affirmé M. Pak, selon l’agence de presse étatique nord-coréenne KCNA, « ils paieront le prix le plus horrible de l’histoire. »
« Agressif et menaçant »
Les essais d’armes d’aujourd’hui par Pyongyang sont « la démonstration la plus agressive et menaçante (du pouvoir) » dirigée contre Séoul « depuis 2010 », a déclaré à l’Agence France-Presse Chong Song-chung, chercheur à l’Institut Sejong.
La situation dans la péninsule coréenne est « dangereuse et instable » et pourrait conduire à un « conflit armé », a-t-il averti.
En mars 2010, un sous-marin nord-coréen selon Séoul a torpillé la corvette Cheonan, entraînant la mort de 46 membres de la marine, dont 16 effectuaient leur service militaire, qui est obligatoire en Corée du Sud.
En novembre de la même année, la Corée du Nord a été accusée par Séoul de bombarder une île située à la frontière avec la Corée du Sud, causant la mort de deux jeunes soldats.
La série de lancements d’aujourd’hui s’ajoute au nombre record d’essais d’armes effectués par la Corée du Nord cette année et à ses exercices d’armement nucléaire, alors que Washington et Séoul préviennent depuis des mois qu’elle se prépare à un nouvel essai d’armement nucléaire, qui sera le septième de son histoire.
« Autant que je me souvienne, la Corée du Nord n’avait jamais fait une telle provocation alors que la Corée du Sud et les États-Unis menaient des exercices conjoints », a noté l’universitaire Park Won-gon. « Pyongyang semble avoir atteint le plus haut (niveau de) pouvoir de dissuasion. C’est une menace sérieuse », a-t-il déclaré, ajoutant qu’elle semble également « confiante dans ses capacités en matière d’armes nucléaires ».
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