Quatre personnes, dont un ancien député européen, ont été inculpées à Bruxelles pour soupçon de corruption par un « pays du Golfe » dans le cadre de l’affaire du Parlement européenLe parquet fédéral belge l’a annoncé.
Selon le journal belge Le SoirDes responsables qataris avaient tenté de corrompre un élu socialiste italien qui a été député européen de 2004 à 2019.
L’enquête porte sur des actes « corruption » et « blanchiment d’argent ». dans le cadre d’une bande organisée, selon un communiqué de presse du ministère public.
Pendant des mois, les enquêteurs belges ont « soupçonné un pays du Golfe d’influencer les décisions financières et politiques du Parlement européen en versant d’importantes sommes d’argent ou en offrant des cadeaux substantiels à des tiers ayant un statut politique et/ou une position stratégique importante » au sein de l’institution.
L’identité des personnes arrêtées n’a pas été révélée par le parquet fédéral, qui est compétent en Belgique pour les affaires de terrorisme et de criminalité organisée.
Enquêtes et arrestations
Ce matin, dans le cadre d’une enquête menée par un magistrat bruxellois, 16 perquisitions policières ont été effectuées dans différentes communes de la capitale belge, où siège le Parlement européen.
Outre les quatre arrestations, la police a saisi « environ 600 000 euros en espèces », ainsi que « du matériel informatique et des téléphones portables » dont le contenu sera examiné.
« Cette opération visait particulièrement les assistants parlementaires travaillant au Parlement européen. Parmi les personnes arrêtées figure un ancien député européen », a noté l’accusation.
Le Qatar dans le collimateur
L’accusation n’a pas nommé le Qatar, mais le journal belge cite des sources fiables qui confirment qu’il s’agit du pays qui accueille la Coupe du monde de cette année.
Le Qatar a été critiqué pour ses politiques controversées en matière de droits de l’homme et de conditions de travail pour les migrants et la communauté LGBTQ+ lors de la Coupe du monde 2022.
Le Parlement européen n’a pas fait de commentaires sur l’enquête en cours. « Comme toujours, le Parlement européen coopère pleinement avec les autorités nationales compétentes. Il en va de même dans le cas présent », a-t-il déclaré.
Le gouvernement qatari s’est refusé à tout commentaire.
Qui sont les accusés
Selon les rapports, l’ancien député européen de S & D Pierre-Antonio Panchery, le secrétaire général nouvellement élu de la Confédération syndicale internationale Luca Visentini, un directeur d’ONG et un assistant parlementaire ont été inculpés. Un juge décidera dans les 48 heures s’il doit émettre des mandats d’arrêt.
Les suspects sont de nationalité ou d’origine italienne et sont actifs dans des associations et ONG de défense des droits de l’homme. M. Panceri est président d’une organisation sans but lucratif basée à Bruxelles qui promeut « la lutte contre l’impunité des violations graves des droits de l’homme » et la justice internationale. Les perquisitions effectuées à son domicile ont permis de trouver un « scoop » de 500 000 euros en espèces.
Luca Vicentini a été élu en novembre secrétaire général de l’Ituc, qui représente au total plus de 200 millions de travailleurs.
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