Elle débute aujourd’hui, 6 décembre, à Tiranale sommet entre les dirigeants de l’UE et des Balkans occidentaux. Un sommet qui s’est tenu pour la première fois sur le territoire des Balkans occidentaux, indiquant ainsi, au moins sémiotiquement, l’intérêt de l’Union pour la région.
L’adhésion à l’Union européenne est considérée depuis des décennies comme le graal pour les pays des Balkans occidentaux. Mais pour la plupart d’entre eux, ce rêve reste insaisissable et ils commencent à chercher des alternatives.
Les habitants de l’Albanie, de la Serbie, de la Macédoine du Nord, de la Bosnie-Herzégovine et du Monténégro ont exprimé leur frustration avec le plus de force cette année, alors que l’Europe se débat avec les conséquences de la guerre de la Russie en Ukraine et la crise du coût de la vie.
Bien que Bruxelles voit dans ce sommet l’occasion de réaffirmer l’importance cruciale du partenariat stratégique entre l’UE et les Balkans occidentaux, une région dont la perspective européenne est claire, la frustration est évidente parmi les citoyens de ces pays face au retard pris dans leur parcours européen.
Les contretemps liés à l’ouverture des négociations d’adhésion pour l’Albanie et la Macédoine du Nord en raison du veto de Sofia contre Skopje, la fin de l’ouverture des chapitres pour la Serbie et le Monténégro, le maintien de l’obligation de visa [βίζας] pour le Kosovo et les tensions en Bosnie-Herzégovine sont les principales raisons de cette déception.
Bien que le commissaire à l’élargissement, Oliver Varcelli, qui s’est rendu dans les pays des Balkans occidentaux, ait déclaré que la priorité de l’UE était l’intégration de ces pays, l’ordre du jour du sommet vise davantage à garantir des gains pour l’Union qu’une voie européenne pour les Balkans occidentaux.
Les thèmes du sommet
Selon la déclaration de l’UE, les principaux sujets de discussion du sommet seront les suivants :
-en abordant conjointement les conséquences de l’attaque russe en Ukraine
-intensifier l’engagement politique et stratégique
-Renforcer la sécurité et la résilience contre l’ingérence étrangère.
-s’attaquer aux défis posés par les migrations, la lutte contre le terrorisme et le crime organisé
Les questions à débattre sont clairement cousues sur les besoins de l’UE de faire face à la poussée migratoire qui pèse sur les pays d’Europe centrale et aussi de veiller à ce qu’il n’y ait pas de tensions dans la région à une période particulièrement chaude en raison de la guerre en Ukraine.
Les dirigeants devant publier une déclaration commune à la fin du sommet, l’absence éventuelle du président serbe du sommet discréditera en partie cet effort.
Comme nous l’avons écrit dans iEidiseis ο Aleksandar Vucic a annoncé qu’il boycotterait le sommet UE-Balkans occidentaux à cause du Kosovo. Lors du briefing d’hier sur le sommet, organisé par le Premier ministre albanais, Edi Rama a déclaré que le président serbe participerait au sommet. Toutefois, cette information n’a pas été confirmée par le bureau présidentiel à Belgrade au moment de la rédaction de ce rapport.
Bien que les pays des Balkans occidentaux attendent des actions concrètes de la part de l’UE pour résoudre des problèmes critiques, tels que l’aide financière pour lutter contre la pauvreté, l’autosuffisance énergétique, etc. Et ce sera, semble-t-il, la question dominante.
Après tout, le seul texte qui a vu le jour et qui est particulièrement détaillé et qui sera longuement discuté est celui sur la migration. Dans les autres thèmes, on trouve de simples références à la coopération entre les pays des Balkans occidentaux et l’UE.
Ainsi, selon Bruxelles, les dirigeants discuteront de la coopération en vue de relever les défis communs découlant de l’agression de la Russie contre l’Ukraine et, plus particulièrement, de la manière de remédier à son impact négatif sur la sécurité énergétique et alimentaire dans les Balkans occidentaux.
Bilan et échange de vues
Ils discuteront également des moyens d’approfondir l’engagement politique et stratégique, en accordant une attention particulière aux jeunes. Ils feront également le point sur les progrès accomplis :
-vers l’intégration des Balkans occidentaux dans le marché intérieur de l’UE
-dans le secteur numérique
-dans la mise en œuvre des voies vertes UE-Balkans occidentaux, une initiative visant à faciliter la logistique transfrontalière et la circulation continue des marchandises.
Toujours selon Bruxelles, le sommet sera l’occasion de discuter d’actions coordonnées sur les questions de sécurité et de défense, qui sont devenues encore plus importantes dans le contexte de l’agression de la Russie contre l’Ukraine. Il s’agit notamment de lutter contre la manipulation étrangère des informations et d’améliorer la cybersécurité collective.
Les dirigeants échangeront également leurs points de vue sur la manière d’aborder conjointement la gestion des migrations, étant donné que le nombre de personnes empruntant la route migratoire des Balkans occidentaux a considérablement augmenté l’année dernière. Cela inclut l’alignement sur la politique européenne en matière de visas et la coopération sur les systèmes de retour.
Ils discuteront également des moyens de renforcer la coopération dans la lutte contre le terrorisme et la prévention de la radicalisation.
Le plan d’action pour les Balkans occidentaux, qui recense 20 mesures opérationnelles articulées autour de cinq piliers, sera également à l’ordre du jour :
(1) Renforcer la gestion des frontières le long des itinéraires,
(2) procédures d’asile rapides et soutien à la capacité d’accueil,
(3) la lutte contre le trafic de migrants,
(4) renforcer la coopération et les retours ; et
(5) réaliser l’alignement de la politique des visas.
Les mesures se concentrent sur le soutien ou les actions dans les partenaires des Balkans occidentaux et les actions dans l’UE. L’objectif est de renforcer la coopération sur les questions de migration et de gestion des frontières avec les partenaires des Balkans occidentaux, à la lumière de leur statut unique de perspective d’adhésion à l’UE et de leurs efforts continus pour s’aligner sur les règles de l’UE.
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