La série d’incidents survenus ces derniers jours entre les deux pays a provoqué une augmentation significative de la tension entre le Kosovo et la Serbie.
Le Kosovo a annoncé que des élections générales anticipées se tiendront le 18 décembre dans quatre municipalités à forte population serbe, afin de combler le vide administratif créé après la démission des Serbes du Kosovo de toutes les institutions du Kosovo en novembre.
En raison des explosions et des attaques qui ont eu lieu les 6 et 7 décembre dans des endroits à forte population serbe dans le nord du Kosovo, la police kosovare a renforcé sa présence dans ces endroits, ce qui a provoqué une réaction de la Serbie, et ces événements ont été la première étincelle de tension entre les deux pays.
La partie kosovare a tenu la Serbie pour responsable des explosions et des attaques dans le nord et a déclaré qu’elle avait renforcé la sécurité pour maintenir l’ordre public avant les élections.
Alors que la partie serbe a déclaré que les Serbes du Kosovo vivant dans le nord étaient contrariés, le Président Aleksandar Vucic a annoncé qu’il prévoyait de déployer ses propres forces de sécurité dans la région.
À la suite de tous ces développements, la présidente du Kosovo, Viosa Osmani, a annoncé qu’elle avait reporté les élections législatives anticipées prévues le 18 décembre à avril 2023, mais alors que cette décision était censée réduire les tensions, les tensions entre les deux pays ont encore augmenté.
Le 10 décembre, le jour où M. Osmani a annoncé cette décision, M. Padic, un ancien policier d’origine serbe qui faisait partie des personnes ayant démissionné en novembre, a été arrêté par la police du Kosovo, accusé d’avoir attaqué des bureaux gouvernementaux. Les Serbes du Kosovo ont réagi en érigeant des barricades aux postes frontières.
Alors que les tensions entre le Kosovo et la Serbie se sont considérablement accrues avec l’érection des barricades, le Kosovo a déclaré que les policiers ont essuyé des tirs le lendemain de la part de membres de certains groupes criminels qui avaient bloqué des routes dans le nord du pays.
La ligne de démarcation entre le Kosovo et la Serbie est devenue un « point chaud » après l’annonce qu’une équipe de patrouille de la mission « État de droit » de l’Union européenne (UE) (EULEX) a été attaquée à l’aide d’une bombe sonore près des barricades érigées par les Serbes du Kosovo.
La Serbie a déclaré que les Serbes du Kosovo tentaient de faire entendre leur voix dans les organisations internationales en érigeant des barricades.
D’autre part, le président serbe Vucic a convoqué le Conseil national de sécurité dans la soirée du 11 décembre et a déclaré qu’il maintiendrait la paix pour la millionième fois avant d’ordonner la guerre.
L’Union européenne (UE) a appelé à la désescalade et au retour au dialogue, tandis que l’OTAN, les États-Unis et de nombreux responsables internationaux ont exprimé leur inquiétude quant aux événements en cours dans le nord du Kosovo.
Alors que l’impasse tendue dans le nord du Kosovo se poursuit, l’enseignement a été suspendu dans la région en raison des barricades qui ont été érigées et les écoles restent fermées.
Les tensions découlant du fait que la Serbie considère toujours le Kosovo, qui a déclaré son indépendance en 2008, comme son propre territoire, ont amené les deux pays à entrer en conflit à plusieurs reprises.
Récemment, les deux pays, dont les relations s’étaient tendues ces derniers mois en raison de l’annonce par le Kosovo du changement des plaques d’immatriculation serbes dans le pays depuis l’ère Milosevic, ont finalement réussi à s’entendre pour retirer la question de la table des négociations dans le cadre d’un compromis après l’intervention de l’UE.
La Serbie et le Kosovo, qui se sont affrontés de temps à autre, ont essayé de trouver une voie commune pour normaliser leurs relations et finalement la reconnaissance mutuelle des deux pays dans le cadre du processus de dialogue Belgrade-Pristina lancé en 2011 avec la médiation de l’UE.
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