Protestations contre les fortes restrictions imposées au coronavirus dans l’UE Chine s’est propagée à d’autres villes, dont le centre financier de Shanghai dimanche (27/11), près de trois ans après le début de la pandémie, avec une nouvelle vague de colère déclenchée par un incendie meurtrier dans l’ouest du pays.
En particulier, l’incendie de jeudi (24/11) qui a tué 10 personnes dans un gratte-ciel à Urumqi, capitale de la province du Xinjiang, a suscité l’indignation générale du public. De nombreux internautes ont émis l’hypothèse que les résidents n’ont pas pu s’échapper à temps parce que le bâtiment était partiellement verrouillé, ce que les autorités municipales ont démenti.
En effet, l’incendie en question a alimenté une vague de désobéissance civile sans précédent en Chine continentale depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, il y a dix ans, rapporte Reuters.
Manifestations à Shanghai.
À Shanghai, la ville la plus peuplée de Chine, les habitants se sont réunis samedi soir (26/11) pour une veillée à la bougie qui s’est transformée en manifestation aux premières heures du dimanche matin (27/11). Sous le regard d’un groupe important de policiers, la foule tenait des feuilles de papier blanc, symbole de la protestation contre la censure. Plus tard, la foule assemblée a crié : « Levez le verrou sur Urumqi, levez le verrou sur le Xinjiang, levez le verrou sur toute la Chine ! », selon une vidéo diffusée sur les médias sociaux.
Pourtant, ailleurs dans la ville, un grand groupe a commencé à chanter : « A bas le Parti communiste chinois, à bas Xi Jinping », selon des témoins et une vidéo, dans une rare protestation publique contre la direction du pays. La police a tenté à plusieurs reprises de disperser la foule.
Pékin s’en tient à sa politique de zéro maladie COVID-19, alors qu’une grande partie du monde tente de coexister avec le coronavirus. Bien qu’ils soient faibles par rapport aux normes mondiales, les cas en Chine atteignent des niveaux records depuis plusieurs jours, avec près de 40 000 nouvelles infections signalées, à partir de dimanche (27/11), comme la veille.
{https://youtu.be/q-FHHt3ze7E}
Le pouvoir de Xi Jinping
Les manifestations publiques de grande ampleur sont extrêmement rares en Chine, où l’espace de dissidence a été pratiquement éliminé sous Xi Jinping, ce qui oblige les citoyens à se défouler principalement sur les médias sociaux, où ils tentent d’éviter la censure. La frustration est intense, un mois seulement après que Xi a obtenu un troisième mandat à la tête du Parti communiste chinois.
« Cela va mettre une sérieuse pression sur le parti pour qu’il réagisse. Il est fort possible qu’une des réponses soit la répression, et qu’ils arrêtent et poursuivent certains manifestants », a déclaré à Reuters Dan Mattingly, professeur adjoint de sciences politiques à l’université de Yale. Toutefois, selon lui, l’agitation est loin de s’approcher de ce qui s’est passé en 1989, lorsque les manifestations dans tout le pays ont abouti à une répression sanglante sur la place Tiananmen.
Colère nationale
Les prochaines semaines pourraient être les pires que la Chine ait connues depuis les premières semaines de la pandémie, tant pour l’économie que pour le système de santé, a indiqué Mark Williams de Capital Economics dans une note de la semaine dernière, car l’endiguement de la pandémie nécessitera de nouvelles fermetures.
Dans la ville de Lanzhou, dans le nord-ouest du pays, des habitants ont renversé samedi (26/11) des tentes destinées au personnel traitant des cas de COVID-19 et ont brisé des salles d’examen, comme l’ont montré des messages largement diffusés sur les médias sociaux. Les manifestants ont affirmé avoir été placés sous contrainte, alors que personne n’avait été contrôlé positif.
Des veillées à la bougie pour les victimes d’Urumqi ont également eu lieu dans des universités de villes telles que Nanjing et Pékin. Les internautes ont également manifesté leur solidarité en postant des carrés blancs sur WeChat et/ou Weibo, les médias sociaux chinois.
{https://youtu.be/5BRDTL-Qh44}
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