Les forces de sécurité iraniennes ont tué au moins huit personnes depuis mercredi soir, alors qu’elles poursuivent leur répression meurtrière de six semaines de manifestations liées à la mort d’une femme de 22 ans aux mains de la police des mœurs, a déclaré jeudi soir l’organisation non gouvernementale Amnesty International.
« Les forces de sécurité iraniennes ont tué au moins huit personnes depuis la nuit dernière, ouvrant le feu sur des personnes en deuil et des manifestants », a déclaré l’ONG, condamnant « l’utilisation illégale d’armes à feu » et appelant à une réponse internationale forte.
Le chef de la police de Zahedan est démis de ses fonctions
Les autorités iraniennes ont limogé le chef de la police de la ville de Zahedan ainsi que le commandant d’un poste de police où des dizaines de personnes ont été tuées lors d’affrontements pendant les manifestations qui secouent le pays depuis six semaines, a rapporté hier (jeudi) l’agence de presse publique IRNA.
Les décès survenus à Zahedan ont été vivement critiqués, notamment par un religieux sunnite qui a déclaré que les responsables gouvernementaux et le Guide suprême Ali Khamenei étaient responsables « devant Dieu ».
L’organisation non gouvernementale Amnesty International a fait état d’au moins 66 personnes tuées lors des émeutes du 30 septembre à Zahedan, deux semaines après le début des mobilisations de masse déclenchées par la mort d’une femme kurde iranienne de 22 ans aux mains de la police des mœurs.
Cet incident est considéré comme le plus meurtrier de la répression des manifestations de masse.
Zahedan (sud-est), près de la frontière avec le Pakistan et l’Afghanistan, abrite de nombreux membres de la minorité baloutche (≈2 millions), qui se plaignent de discrimination et de répression depuis des décennies, selon les organisations de défense des droits de l’homme.
La région du Sistan-Baloutchistan, qui comprend Zahedan, est la plus pauvre de la République islamique. Pendant des années, elle a été un foyer d’action des rebelles baloutches contre les forces de sécurité.
Les autorités chargées de la sécurité dans le district ont déclaré que des hommes armés avaient provoqué les émeutes du mois dernier, entraînant la mort d’innocents, mais ont admis qu’il y avait eu des « défaillances » de la part de la police, qui ont conduit à la relève des officiers de police. Ils ont ajouté que les familles des victimes innocentes seraient indemnisées et qu’une enquête était en cours pour punir les auteurs des violences, les émeutiers et les policiers qui ont commis des fautes.
Source : APPE-MPA
Articles similaires
- Iran : Les forces de sécurité ont tiré sur des manifestants dans la ville de Zahedan.
- Iran : au moins 92 personnes ont perdu la vie lors de la répression des manifestations
- Iran : au moins 314 personnes tuées lors des manifestations, selon une ONG
- Iran : Manifestations de soutien aux femmes iraniennes à Istanbul, Diyarbakir et Izmir.
- Iran : affrontements entre manifestants et policiers devant un hôpital et une résidence étudiante