Des dizaines de milliers de personnes ont défilé en France hier (samedi) pour dénoncer les dysfonctionnements de la justice en matière de crimes sexuels et réclamer une nouvelle législation sur la question.
Près de 90 associations, syndicats et partis de gauche avaient appelé à une manifestation à l’approche de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre.
À Paris, 80 000 personnes ont participé aux manifestations, selon les organisateurs, 18 500 selon la police. « Nous sommes forts, nous sommes fiers et féministes et extrêmes et en colère », a scandé la foule. Sur des banderoles de couleur violette, le symbole de la manifestation, ils affichaient des slogans tels que : « Stop à la culture du viol » ou « Croyez les victimes, sauvez des vies ».
Des marches ont également eu lieu à Rennes, Lille, Metz, Marseille et Toulouse.
« Ce qui nous révolte, c’est l’impunité des auteurs et le mauvais traitement des victimes » lorsqu’elles s’adressent aux autorités, a expliqué Maille Noir, membre de #NousToutes, l’organisation qui a coordonné les marches.
Les organisations réclament un budget annuel de deux milliards, mais aussi une « loi-cadre » qui prévoirait la création d' »unités spéciales » dans la police et le système judiciaire, une aide financière pour « assurer la sécurité des femmes victimes », 15 000 places supplémentaires dans les foyers pour femmes battues et le renforcement des cours d’éducation sexuelle dans les écoles.
La ministre française de l’égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, a rappelé qu’elle était ouverte à la création d’une force de police et d’un corps de juges, question sur laquelle une commission parlementaire se penche.
L’indignation des organisations féministes est renforcée par l’augmentation du nombre de fémicides cette année — 100 ont déjà été enregistrés depuis janvier jusqu’à présent, contre 122 pour l’ensemble de l’année dernière, selon les chiffres officiels — et par la réticence du monde politique à destituer les fonctionnaires accusés de violence envers les femmes.
De 2017 à 2021, le ministère français de l’Intérieur a observé que le nombre de viols et de tentatives de viols déclarés a doublé, passant de 16 900 à 34 300.
Le ministère estime que cela est dû au fait que les victimes ont tendance à porter plainte plus souvent, ce qu’il considère comme un signe de « libération de la parole » des femmes. Une expression rejetée par les organisations, expliquant que « les femmes ont toujours parlé mais n’ont pas été entendues », comme l’a souligné Maaye Noir.
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