Η Corée du Nord a tiré au moins 23 missiles en mer mercredi, dont un qui a atterri à moins de 60 kilomètres (40 miles) de la côte sud-coréenne. Le président sud-coréen Yun Suk-yol a qualifié cette action de « violation territoriale » et Washington l’a dénoncée comme « imprudente ».
C’était la première fois qu’un missile balistique atterrissait près des eaux du Sud depuis la division de la péninsule en 1945, et le plus grand nombre de missiles tirés par le Nord en une seule journée. La Corée du Sud a émis de rares avertissements de frappes aériennes et a lancé ses propres missiles en réponse.
Ces tirs ont eu lieu quelques heures après que Pyongyang a exigé des États-Unis et de la Corée du Sud qu’ils cessent leurs exercices militaires à grande échelle, en disant « de telles imprudences et provocations militaires ne peuvent plus être tolérées ».
A Washington, le porte-parole de la sécurité nationale de la Maison Blanche John Kirby a qualifié les lancements de la Corée du Nord d' »imprudents » et a déclaré que les États-Unis veilleraient à disposer des capacités militaires nécessaires pour défendre leurs alliés, la Corée du Sud et le Japon.
Le missile a atterri en dehors des eaux territoriales sud-coréennes, mais au sud de la ligne de démarcation nord (NLL), une frontière maritime intercoréenne contestée.
Corée du Sud : Riposte en lançant trois missiles air-sol.
Les avions de guerre sud-coréens ont tiré trois missiles air-sol dans la mer au nord de la ligne de démarcation nord (NLL) en réponse, a déclaré l’armée sud-coréenne. Un responsable a déclaré que les armes utilisées comprenaient un AGM-84H/K SLAM-ER, qui est une arme d’attaque de précision américaine « à distance » pouvant voler jusqu’à 270 kilomètres (170 miles) avec une ogive de 360 kilogrammes.
Les lancements ont eu lieu après que le bureau de Yun ait promis une « réponse rapide et décisive ».
« Le président Yun Suk-yol a noté que la provocation de la Corée du Nord aujourd’hui était un acte efficace d’empiètement territorial avec un missile qui a pénétré la ligne de limite nord pour la première fois depuis la division (des deux) », a indiqué son bureau.
Interrogé sur le fait que le missile volait vers le territoire sud-coréen et aurait dû être intercepté, un haut fonctionnaire de la présidence a répondu : « A proprement parler, il n’a pas atterri sur notre territoire mais dans la zone économique exclusive sous notre juridiction, il n’était donc pas susceptible d’être intercepté. »
La Corée du Nord n’a cessé de lancer des missiles au cours de l’année écoulée, violant ainsi de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, a déclaré l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield.
« C’est sans précédent dans le sens où ils étaient si nombreux », a-t-elle déclaré à propos des lancements de mercredi.
M. Kirby a déclaré lors du point de presse que les États-Unis disposaient d’informations indiquant que la Corée du Nord fournissait secrètement à la Russie un nombre « important » d’obus d’artillerie pour la guerre en Ukraine et que Washington consulterait les Nations unies sur les questions de responsabilité concernant ces livraisons.
Selon M. Kirby, la Corée du Nord tente de dissimuler les missions en les faisant transiter par des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
Corée du Sud : Les sirènes de raid aérien ont retenti
Le missile qui a traversé la ZEE était l’un des trois missiles balistiques de courte portée tirés en mer depuis la zone côtière de Wonsan en Corée du Nord, a déclaré l’état-major interarmées (JCS) de la Corée du Sud. Le JCS a ensuite indiqué que 14 autres missiles de différents types avaient été tirés depuis les côtes est et ouest de la Corée du Nord.
« Nous avons entendu la sirène vers 8h55 et tout le monde dans le bâtiment est descendu dans la zone d’évacuation au sous-sol », a déclaré à Reuters un responsable du comté d’Ulleung. « Nous sommes restés là jusqu’à ce que nous montions à l’étage vers 9 h 15 après avoir entendu l’obus toucher la mer ».
La Corée du Nord a également tiré plus de 100 obus d’artillerie depuis sa côte est vers une zone tampon militaire, selon l’armée sud-coréenne. Le feu a violé un accord militaire de 2018 qui interdit les actions hostiles dans les zones frontalières, a déclaré le JCS.
La Corée du Nord et la Corée du Sud sont techniquement toujours en guerre car leur conflit de 1950-53 s’est terminé par un armistice plutôt que par un traité de paix.
La Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire, a testé un nombre record de missiles cette année, et des responsables à Séoul et à Washington affirment que la Corée du Nord a terminé les préparatifs techniques pour effectuer un essai d’arme nucléaire pour la première fois depuis 2017.
Exercices militaires majeurs
La Corée du Nord, qui poursuit depuis des années des programmes de missiles et d’armes nucléaires au mépris des sanctions des Nations unies, avait déclaré que la récente série de lancements était une réponse aux exercices des alliés.
Pak Jong Chon, secrétaire du Comité central du Parti des travailleurs au pouvoir en Corée du Nord, a déclaré mercredi dans un communiqué que le nombre d’avions de guerre participant à Vigilant Storm prouvait que l’exercice était « agressif et provocateur » et visait spécifiquement la Corée du Nord. Il a déclaré que même son nom imitait l’opération Desert Storm menée par les États-Unis contre l’Irak dans les années 1990.
Le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a déclaré que les exercices étaient purement défensifs et n’avaient aucune intention hostile. M. Price a ajouté que Washington et ses alliés avaient également fait savoir clairement qu’il y aurait « des coûts et des conséquences profondes » si la Corée du Nord reprenait ses essais nucléaires. Mais il n’a donné aucun autre détail.
Le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré lors d’un briefing régulier à Pékin que la sauvegarde de la paix et de la stabilité sur la péninsule était dans l’intérêt de tous.
« Nous espérons que toutes les parties concernées s’en tiendront à la direction d’un règlement politique de la question de la péninsule, se rencontreront à mi-chemin et empêcheront l’escalade de la situation », a-t-il déclaré.
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