Au moins 92 personnes ont été tuées en Iran par la répression des manifestations qui dure depuis deux semaines, suite à la mort de Mahsha Amini après son arrestation par la police des mœurs, a déclaré aujourd’hui l’organisation non gouvernementale Iran Human Rights (IHR).
Le mouvement de protestation en Iran a éclaté le 16 septembre lorsque Amini, 22 ans, est morte, trois jours après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour ne pas avoir porté correctement son foulard.
Par ailleurs, au moins 41 personnes ont été tuées par les forces de sécurité lors d’affrontements qui ont éclaté la semaine dernière à Zahedan, une ville de la province du Sistan-Baloutchistan, ajoute la même ONG basée à Oslo.
« Les meurtres de manifestants en Iran, notamment à Zahedan, constituent un crime contre l’humanité », a dénoncé son directeur Mahmoud Amiri-Mogadam.
« La communauté internationale a le devoir d’enquêter et d’empêcher que d’autres crimes soient commis par la République islamique d’Iran », a-t-il ajouté.
Lors du « vendredi sanglant de Zahedan », les forces de sécurité ont « noyé dans le sang » une manifestation organisée après les prières, selon l’ONG.
Le chef de la police aurait violé une jeune fille de 15 ans.
La manifestation a éclaté à la suite d’informations selon lesquelles le chef de la police de la ville de Sabahar, dans la même province, aurait violé une adolescente de 15 ans appartenant à la minorité sunnite baloutche, note l’IHR.
L’identité de la personne décédée a été confirmée par l’organisation non gouvernementale locale Baluch Activists Campaign (BAC).
Des rapports publiés sur les médias sociaux font état de dizaines de morts à Zahedan vendredi, tandis que des images montrent des hôpitaux remplis de blessés et de corps ensanglantés.
La province du Sistan-Baloutchistan, qui jouxte le Pakistan, est l’une des provinces les plus pauvres d’Iran. Elle abrite la minorité baloutche qui suit la doctrine sunnite de l’islam. La province est le théâtre de fréquentes attaques et d’affrontements entre les forces de sécurité et les groupes armés.
Ces derniers mois, des militants ont dénoncé le nombre disproportionné de condamnés baloutches qui ont été exécutés, alors que les exécutions par pendaison sont en augmentation dans le pays.
Pour sa part, Téhéran a annoncé que cinq membres des gardiens de la révolution ont été tués à Zahedan dans ce que les médias officiels ont décrit comme un « incident terroriste ».
En outre, cette semaine, un important dirigeant de la minorité sunnite de la province, le religieux Molavi Abdol Hamid, a mis en garde contre des tensions dans la région après « un cas récent de viol d’une adolescente par un officier de police ».
Le chef de la police provinciale avait déclaré vendredi à la télévision d’État que trois postes de police du Sistan-Baloutchistan avaient été attaqués.
L’agence Tasnim a rapporté hier (samedi) que le groupe rebelle sunnite Zais al-Adl a revendiqué la responsabilité d’une attaque contre un poste de police à Zahedan. Aujourd’hui, la même source a déclaré que deux « membres importants » du groupe, Abdolmazid Rigi et Yasser Shahbaqs, ainsi que « le tireur d’élite responsable de l’assassinat du chef local des Gardiens de la révolution » ont été tués, sans donner plus de détails.
Ces dernières années, ce groupe djihadiste a été le plus actif au Sistan-Baloutchistan. Il a commis plusieurs attentats à la bombe et enlèvements. En février 2019, 27 gardes ont été tués dans une attaque suicide contre le bus qui les transportait.
Source : APE-MPA
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