Colère et répression brutale en Iran – Pour le 8ème jour de la « révolte du foulard ».

L’Iran est en feu. La mort de Mahsha Amini, 22 ans, le 16 septembre, alors qu’elle était en garde à vue, a suscité des protestations dans tout le pays. La réaction des forces répressives a été rapide, noyant les manifestations dans le sang, et l’Iran compte déjà au moins 35 morts, ont rapporté les médias d’État aujourd’hui.

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Rappelons que Mahsha Amini, 22 ans, a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour « tenue vestimentaire inappropriée » par la police des mœurs, chargée de veiller au respect du code vestimentaire strict de la République islamique.

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Mme Amini est décédée trois jours plus tard à l’hôpital et sa mort a déclenché des manifestations dans les principales villes d’Iran, dont la capitale Téhéran.

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« La télévision d’État a annoncé vendredi soir que le nombre de personnes décédées lors des récentes émeutes dans le pays avait atteint 35 », a rapporté Borna News, une agence affiliée au ministère iranien des Sports.

{https://twitter.com/Charles_Lister/status/1572711638041788422}

Le président Raisi déclare que ceux qui perturbent la sécurité « doivent être traités avec fermeté ».

Le président iranien Ebrahim Raisi a déclaré aujourd’hui que les autorités doivent « traiter avec détermination ceux qui s’opposent à la sécurité et à la tranquillité du pays », ont rapporté les médias d’État iraniens.

Les commentaires du président iranien ont eu lieu lors d’un appel de condoléances à la famille d’un agent de sécurité qui a été poignardé, selon les autorités, par des manifestants en colère.

Le président « a souligné la nécessité de séparer les protestations des troubles de l’ordre et de la sécurité publics et a qualifié les événements (…) d’attitude », selon les médias.

Des centaines d’arrestations au cours des manifestations

Les agences de presse iraniennes ont rapporté aujourd’hui que 739 manifestants, dont 60 femmes, ont été arrêtés dans la province de Ghilan, dans la région de la mer Caspienne. Le compte Twitter de l’activiste 1500tasvir, qui compte 125 000 « followers », a signalé que la communication avec la ville d’Osnavieh, dans le nord-ouest de l’Iran, a été coupée. Osnaviyeh est l’une des villes du nord-ouest de l’Iran où vivent des Kurdes qui ont fait grève vendredi. L’organisation kurde de défense des droits de l’homme Hengaw a publié une vidéo qui, selon elle, montre des manifestants prenant le contrôle de certaines parties de cette ville.

Reuters n’a pas été en mesure de vérifier l’authenticité de cette vidéo.

Les autorités iraniennes nient toute implication dans ces incidents

Jeudi, la télévision d’État avait annoncé la mort de 17 personnes lors de ces manifestations. Les autorités iraniennes nient toute implication dans ces incidents violents.

Dans la République islamique, les femmes doivent se couvrir les cheveux et ne sont pas autorisées à porter des manteaux courts ou serrés et des jeans déchirés.

Hier, vendredi soir, le ministre de l’Intérieur Ahmad Wahidi a de nouveau déclaré que Mahsha Amini n’avait pas été battue par les forces de l’ordre.

« Des rapports ont été reçus des organes de surveillance, des témoins ont été interrogés, des vidéos ont été examinées, des rapports médico-légaux ont été pris et il a été établi qu’il n’y a pas eu de coups » portés à la jeune femme, a déclaré Wahidi à la télévision, cité par les médias locaux.

Selon le ministre de l’Intérieur, le gouvernement iranien mène une enquête « sur la cause de la mort de Mahsha Amini, (mais) nous devons attendre l’avis médico-légal final, ce qui prend du temps. »

Wahidi a également critiqué « ceux qui ont pris des positions irresponsables, (…) et incité à la violence », les accusant de « suivre les États-Unis, les pays européens et les groupes contre-révolutionnaires ».