« La seule solution au blocage des prix est à l’échelle européenne », déclare le Premier ministre belge Alexandre de Croix, dans une interview au journal francophone Le Soir, publiée aujourd’hui.
« Je reste convaincu que la seule solution est un gel des prix à l’échelle européenne. Nous étions deux ou trois pays à soutenir ce projet à Versailles en mars, nous sommes maintenant 23 ou 24 pays et il y a une échéance majeure à la Commission la semaine prochaine. J’espère que nous y parviendrons », déclare le Premier ministre belge.
Interrogé sur ce que fera la Belgique si, en fin de compte, il n’y a pas de solution à l’échelle paneuropéenne, Alexandre de Croix répond : « Nous pourrions peut-être essayer de former une coalition avec des pays défendant la même option. Mais le faire unilatéralement en payant la différence de prix nous détruirait. »
Poursuivant, le Premier ministre belge souligne : « Il y a un mois, j’ai envoyé un message un peu sombre, j’ai dit que nous aurions des hivers difficiles. Franchement, je ne vois pas beaucoup de points positifs, je vois surtout des points négatifs jusqu’à présent. Ce seront peut-être cinq années difficiles, mais si nous nous organisons bien, nous pouvons aussi faire un bond en avant, jusqu’à 20 ans, dans de nombreux domaines : réduction de la demande d’énergie, plus d’intégration européenne dans les réseaux énergétiques, investissements dans les énergies renouvelables… »
Malgré les effets de la crise, le Premier ministre belge dit « non » aux traitements de choc, citant le comportement de son homologue britannique comme un exemple à éviter. « Nous sommes dans un brouillard dense, et quand nous sommes dans un brouillard dense, nous devons conduire prudemment, ralentir », dit-il. Dans le même temps, il affirme qu’il est impossible pour un pays de geler les prix de l’énergie par lui-même, car le coût pour les finances publiques serait trop élevé. « Et nous gelons les prix en Belgique en garantissant un paquet de consommation de base, avec un prix réglementé, et la consommation supplémentaire qui coûte plus cher aide à financer le modèle. Il y a un effet de régulation. Mais le vrai gel, sans compensation fiscale pour les États, je ne vois pas comment le mettre en œuvre, si ce n’est au niveau européen. »
Enfin, évoquant la situation extrêmement difficile dans laquelle se trouvent les petites entreprises à forte consommation d’énergie (par exemple, les boulangeries, les magasins frigorifiques…), il admet que de nombreux petits commerces sont sur le point de mettre la clé sous la porte. « Des mesures immédiates ont été prises sur la facture énergétique par les Régions, nous essayons de les aider avec l’indexation des salaires avec une enveloppe d’un milliard. Mais si les prix ne baissent pas, dans les mois à venir, nous serons confrontés à des situations extrêmement difficiles pour les médias. Et il y a un risque de désindustrialisation massive au niveau européen, car dans d’autres parties du monde les prix sont beaucoup plus bas. C’est pourquoi je demande que des mesures soient prises au niveau européen. Sinon, dans six mois, les effets peuvent être irréversibles.
Articles similaires
- Mélanie : La souveraineté grecque sur les îles de la mer Égée est incontestable
- Michel Claise : le Belge Antonio di Pietro enquête sur le scandale de corruption au Qatar
- La Russie soutient l’Inde – Construction et financement de navires de grande capacité
- Le champion grec aveugle choque : J’ai une perte de vision de 99% et ils ont coupé mes primes.
- Italie : Passage de témoin au Palazzo Quiji – Draghi a donné la « cloche d’or » à Meloni