Le défenseur biélorusse des droits de l’homme Ales Bialiatski, l’organisation russe de défense des droits de l’homme Memorial et l’organisation ukrainienne de défense des droits de l’homme Center for Civil Liberties ont reçu aujourd’hui le prix Nobel de la paix 2022.
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Selon l’Académie Nobel norvégienne, « les lauréats de cette année représentent la société civile de leur pays d’origine. Ils promeuvent depuis de nombreuses années le droit de critiquer le pouvoir et de protéger les droits fondamentaux des citoyens.
Ils ont fait un effort extraordinaire pour documenter crimes de guerre, violations des droits de l’homme et abus de pouvoir. Ensemble, ils démontrent l’importance de la société civile pour la paix et la démocratie », conclut-il.
Qui est Ales Bialiatski
Bialiatski a été l’un des initiateurs du mouvement démocratique qui a émergé au Belarus au milieu des années 1980. Il a consacré sa vie à promouvoir la démocratie et le développement pacifique dans son pays.
Il a fondé l’organisation Viasna (Printemps) en 1996. Viasna s’est transformée en une vaste organisation de défense des droits de l’homme, qui a documenté et protesté contre les violations des droits de l’homme. l’utilisation de la torture par les autorités contre les prisonniers politiques.
Les autorités gouvernementales ont tenté à plusieurs reprises de faire taire Ales Bialiatski. Depuis 2020, il reste en détention sans procès.. Malgré d’énormes difficultés personnelles, M. Bialiatski n’a pas cédé d’un pouce dans son combat pour les droits de l’homme et la démocratie au Belarus.
Qui est l’organisation Memorial russe ?
Le Mémorial a été fondé en 1987 par des militants des droits de l’homme de l’ancienne Union soviétique qui voulaient s’assurer que les victimes de l’oppression du régime communiste ne seraient jamais oubliées.
Le Mémorial repose sur l’idée qu’il est nécessaire de s’attaquer aux crimes passés pour en prévenir de nouveaux. L’organisation est également à l’avant-garde des efforts visant à combattre le militarisme et à promouvoir les droits de l’homme et un gouvernement fondé sur l’État de droit.
Pendant les guerres en Tchétchénie, Memorial a recueilli et vérifié des informations sur les abus et les crimes de guerre commis contre la population par les forces russes et pro-russes. En 2009, la responsable de la branche de Memorial en Tchétchénie, Natalia Estemirova, a été tuée à cause de ce travail.
Qu’est-ce que le Centre pour les libertés civiles
Le Centre pour les libertés civiles, troisième lauréat du prix Nobel de la paix cette année, a été fondé pour promouvoir les droits de l’homme et la démocratie en Ukraine, dans le but de renforcer la société civile ukrainienne et pousser les autorités à faire de l’Ukraine une démocratie à part entière.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, le centre a participé aux efforts visant à identifier et à documenter les crimes de guerre russes contre la population ukrainienne. Le Centre joue un rôle de pionnier en obligeant les auteurs à répondre de leurs crimes.
Qui peut recevoir le prix Nobel de la paix
Le prix devrait être décerné à la personne qui a le plus contribué « au jumelage entre nations, à l’abolition ou à la réduction des forces militaires existantes et à la création et à la promotion d’assemblées pour la paix ». Des milliers de personnes peuvent proposer des noms : membres de gouvernements et de parlements, chefs d’État en exercice, professeurs d’université en histoire, en sciences sociales, en droit et en philosophie, et anciens lauréats du prix Nobel de la paix.
Qui décide ?
Le comité Nobel norvégien, composé de cinq des personnes nommées par le Parlement norvégien. Les membres sont parfois des personnes qui se sont retirées de la politique active. Le chef du comité actuel est un avocat et les membres comprennent un universitaire.
Toutes ces personnes sont désignées par les partis politiques norvégiens et leur nomination reflète l’équilibre des pouvoirs au sein du parlement norvégien.
Comment ils décident
Les nominations sont clôturées le 31 janvier. Les membres du comité ont jusqu’à la première réunion du comité en février pour soumettre leurs propres propositions. Ils discutent de toutes les candidatures et établissent ensuite une liste de présélection des candidats retenus. Chaque candidat est ensuite évalué et examiné par un panel de consultants permanents et d’autres experts.
Le comité se réunit environ une fois par mois pour discuter des nominations. Ils prennent généralement leur décision lors de la dernière réunion du comité, qui se tient généralement début octobre. Le comité recherche un consensus sur la sélection finale. Si cela n’est pas possible, la décision est prise à la majorité des membres.
La dernière fois qu’un membre a démissionné en signe de protestation remonte à 1994, lorsque le dirigeant palestinien Yasser Arafat avait partagé le prix avec les Israéliens Shimon Peres et Yitzhak Rabin.
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