Nord Stream : une fuite de gazoduc détectée depuis l’espace

L’énorme fuite dans les gazoducs Nord Stream a été détectée depuis l’espace, les photos prises par les satellites montrant clairement la forte fuite. Les images de la société satellitaire GHGSat montrent la fuite de méthane au-dessus de la mer Baltique, au large de la Suède. Le méthane que l’on voit sur l’image s’est échappé d’un seul point, à savoir Nord Stream 2, l’un des deux pipelines reliant la Russie et l’Allemagne.

Cette fuite unique est la « plus grande émission de source unique » jamais détectée par GHGSat. Selon les autorités suédoises et danoises, quatre fuites ont été constatées sur les deux conduites de Nord Stream (deux dans la zone suédoise, deux dans la zone danoise). « Ce que nos satellites ont observé, c’est une émission importante provenant de l’une des quatre fuites », a déclaré Stéphane Germain, fondateur et PDG de GHGSat.

« Ces images et les données que nous avons en main jouent un rôle important dans l’identification et l’atténuation des émissions comme celle-ci », a-t-il ajouté.

S’il est libéré dans l’atmosphère, le méthane exacerbe les effets du réchauffement de la planète et du changement climatique. Il est également hautement inflammable, de sorte que lorsqu’il entre en contact avec l’air, il augmente le risque d’explosion et détruit directement la qualité de l’air.

Dimanche (9 octobre), l’Agence danoise de l’énergie a annoncé que les fuites des gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 avaient cessé. Selon GHGSat, l’un de ses satellites a eu une vue dégagée de Nord Stream 2 le 3 octobre et n’a détecté aucune émission, confirmant ainsi l’annonce de l’Agence danoise de l’énergie.

L’Agence spatiale européenne (ESA) a également partagé des images d’impacts de méthane enregistrées par des satellites appartenant à d’autres sociétés.

{https://twitter.com/ESA_EO/status/1579049033351323648}

Les navires russes dans les zones contestées

L’Europe et les États-Unis parlent tous deux de sabotage, suggérant que la Russie est derrière l’attaque, mais sans la nommer. Moscou, en revanche, pense que les États-Unis sont impliqués et souligne que les accusations de leur propre implication sont sans fondement.

Les enquêtes sur le « sabotage » se poursuivent cependant, CNN rapportant qu’un jour avant l’explosion du Nord Stream, des fonctionnaires européens ont observé des navires russes se déplaçant dans la zone contestée. Les services de renseignement russes ont évoqué des vols d’avions américains au-dessus de Nord Stream et de la zone où les pipelines ont été endommagés.