Vladimir Poutine a annoncé mercredi un projet partiel. Selon le décret du président russe, la conscription partielle verra 300 000 personnes supplémentaires appelées à servir dans la campagne militaire de Moscou en Ukraine.
Toutefois, selon Bloomberg, Vladimir Poutine souhaite également dépenser beaucoup plus pour l’armée au cours des deux prochaines années que ce qui était initialement prévu, car la Russie adapte le budget aux besoins d’une guerre longue et de plus en plus coûteuse en Ukraine, selon Bloomberg.
Le budget de la défense augmentera d’au moins 43 %, tandis que les dépenses relatives à la catégorie connexe de la sécurité nationale et de l’ordre public augmenteront de plus de 40 %, selon le plan budgétaire triennal du président russe.
Les prévisions budgétaires sont réaffectées en faveur des besoins militaires, délaissant des domaines tels que la protection de l’environnement. Avec près de 5 000 milliards de roubles (84 milliards de dollars), soit 3,3 % du produit intérieur brut, les fonds de « défense nationale » sont désormais en deuxième position sur la liste, après les dépenses sociales.
L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) estime que le terme « défense nationale » dans le budget russe représente environ trois quarts des dépenses militaires totales et implique le financement des coûts opérationnels et l’achat d’armes.
En revanche, l’allocation d’argent pour l’éducation et la culture n’augmente que très peu en 2023, selon le document. Les dépenses pour l’environnement seront inférieures d’environ un quart aux prévisions initiales, à 0,2 % du PIB. Le plan initial prévoyait que les dépenses de défense tomberaient à 2,4 % en 2023, contre 3,2 % en 2022 et 2,6 % en 2021, selon les estimations.
Ce changement reflète un engagement plus important dans une guerre qui a déjà coûté beaucoup de sang et d’argent à l’Ukraine et à la Russie. Les échecs sur le champ de bataille ont conduit Vladimir Poutine à intensifier ses efforts, annonçant d’abord une « conscription partielle » impliquant jusqu’à 300 000 réservistes.
Le projet de budget fixe le coût du projet à près de 16 milliards de roubles en 2023 et à 16,5 milliards de roubles chaque année pour l’exercice 2024-2025. D’autres détails concernant les dépenses militaires restent confidentiels.
La Russie figurait parmi les cinq pays ayant les dépenses de défense les plus élevées au monde, selon le SIPRI.
Ce projet aura pour effet économique d’aggraver la contraction de cette année à -3,75%, principalement en raison d’une réduction de la main-d’œuvre et de la fuite des cerveaux.
Le gouvernement a approuvé jeudi le projet de budget, qui devrait être soumis au vote des deux chambres du Parlement.
Selon les dernières projections, le déficit se creusera pour atteindre 2 % du PIB, contre 0,9 % en 2022. Il est également prévu d’emprunter chaque année jusqu’à 1 milliard de dollars en devises étrangères.
Les finances publiques se sont maintenues au-delà des attentes au cours de la période qui a suivi l’invasion, en partie grâce aux bénéfices tirés de la hausse des coûts des produits de base.
Toutefois, les retraits du fonds d’investissement de l’État signifient que l’excédent budgétaire diminuera de plus de 3 000 milliards de roubles en deux ans. Le gouvernement devra également compenser l’augmentation des dépenses par une hausse des impôts.
Le budget alloue également plus d’argent à « l’éducation patriotique » et augmente les dépenses pour équiper les écoles de symboles nationaux.
Manifestations pro-référendum en Ukraine
Pendant ce temps, des centaines de personnes se sont rassemblées cet après-midi à Moscou et à Saint-Pétersbourg pour exprimer leur soutien aux « référendums » sur l’annexion à la Russie de quatre régions ukrainiennes, dénoncés par Kiev et ses alliés.
À Moscou, la manifestation a commencé en début d’après-midi tout près de la Place Rouge, selon les images diffusées par la télévision russe.
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Sur la place Manezh, la foule s’est rassemblée en face de la statue du maréchal Joukov, peut-être le plus important chef militaire de l’Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale. De nombreux représentants de partis politiques sont montés sur la plate-forme mise en place à cette occasion pour défendre, l’un après l’autre, les « référendums ».
« Pour la liberté », « Le début d’une nouvelle histoire commune » ou « un moment historique » sont quelques-uns des slogans entendus.
Les personnes rassemblées tenaient des drapeaux russes avec la lettre « Z », symbole de l’opération militaire en Ukraine, ou des rubans orange et noirs de Saint-Georges, symbole de la victoire de l’Armée rouge sur l’Allemagne nazie.
De nombreuses pancartes portaient le slogan « Nous n’abandonnerons pas notre peuple », un message adressé aux habitants russophones du Donbass, de Kherson et de Zaporizhzhya, que Moscou dit vouloir « sauver ».
À Saint-Pétersbourg, plusieurs centaines de manifestants se sont également rassemblés autour de la forteresse Pierre et Paul, le centre historique de la ville.
Un étudiant de 20 ans, Sergei Korzhunov, a déclaré à l’Agence France-Presse qu’il soutenait les référendums car « si ces gens veulent rejoindre la Russie, nous ne discuterons pas. » Un peu plus loin, Viktor Suvorov, 40 ans, dit qu’il « veut la paix, que les gens cessent de mourir, que les soldats rentrent chez eux. » « Ces référendums sont un pas vers la paix », veut-il croire.
« Les gens (des régions que la Russie veut incorporer) souffrent depuis huit ans », a déclaré Anna Glazkova, une femme de 58 ans, pour justifier sa présence au rassemblement. Natalia (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille) a également invoqué cet argument car « les habitants du Donbass et d’autres régions attendent notre aide » après avoir été « tués, détruits, bombardés ».
Quelque 50 000 personnes se sont également rassemblées à Grozny, en Tchétchénie, selon les autorités locales. Des manifestations de soutien au décret de Vladimir Poutine ont également eu lieu dans plusieurs villes de Sibérie et d’Extrême-Orient russe.
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