Le président russe Vladimir Poutine a souligné hier (vendredi) qu’en dépit de l' »opération militaire » en cours en Ukraine (c’est ainsi que le Kremlin qualifie l’attaque de la Russie contre son voisin), Moscou dispose de ressources suffisantes pour assurer une médiation dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Les hostilités à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont pris fin à la suite d’un accord de cessez-le-feu conclu il y a deux jours et après que plus de 200 personnes aient été tuées dans des combats liés à l’enclave contestée du Haut-Karabakh.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a assuré à son homologue russe que la situation à la frontière de son pays avec l’Arménie « s’est désormais stabilisée. »
Bakou et Erevan se sont mutuellement accusés des récents affrontements, qui sont les plus sanglants depuis la guerre qui a éclaté à l’automne 2020 (et qui a duré 44 jours).
« Grâce à l’influence de la Russie, ce conflit a été réduit à un niveau local », a déclaré M. Poutine aux journalistes lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai qui se tient en Ouzbékistan. À la question de savoir si la Russie dispose des ressources nécessaires pour maintenir son influence dans la région compte tenu du front ouvert en Ukraine, Vladimir Poutine a répondu : « Comme vous pouvez le constater, il y en a suffisamment. »
Erevan est déçu par la réaction de la Russie.
Toutefois, l’Arménie ne semble pas satisfaite de la réaction de la Russie. Erevan a demandé l’intervention de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), dirigée par Moscou. Mais l’OTSC s’est contentée d’envoyer des experts dans la région.
« Nous sommes très malheureux, bien sûr. Les attentes que nous avions n’étaient pas justifiées », a déclaré le président du parlement arménien Alain Simonyan à la télévision publique, comparant l’APC à un pistolet à blanc, selon Interfax. Soulignant que l’Arménie a conclu un accord d’aide mutuelle avec la Russie, M. Simonian a déclaré : « Nous attendons des mesures plus tangibles de la part de nos partenaires russes, et pas seulement des déclarations ou des demi-mots ».
Poutine a eu une conversation téléphonique hier (vendredi) avec le Premier ministre arménien Nikol Pashinian, tandis que ce dernier s’est également entretenu avec le président français Emmanuel Macron et le secrétaire d’État américain Anthony Blinken.
Paris a réaffirmé son soutien à Erevan concernant l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Arménie.
La présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, a annoncé qu’elle se rendrait en Arménie ce week-end.
Source : AP-MPA
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