Après cinq ans d’enquêtes journalistiques à travers le monde, il a été révélé que depuis plusieurs années, un scandale d’adoptions illégitimes a lieu. Familles françaises adoptaient des enfants étrangers qui avaient probablement été « volés » à leur famille. La justice française a donc décidé de se pencher sur la question.
En effet, neuf citoyens français, originaires du Mali, l’un des pays les plus pauvres du monde, ont intenté une action en justice contre une organisation appelée « Sunshine », affirmant que, lorsqu’ils étaient enfants, c’est-à-dire vers 1990, ils ont été donnés en adoption à des familles françaises sans que l’on sache si leurs parents naturels avaient donné leur consentement.
Certains d’entre eux ont déjà retrouvé leurs parents naturels, qui affirment que Sunshine était une organisation française certifiée par le ministère français des affaires étrangères, qui les a approchés en disant que son but était d’aider leurs enfants, mais sans leur dire qu’elle les donnerait en adoption à des familles françaises. La plupart de ces parents naturels étaient et sont encore pauvres et analphabètes, mais ils affirment qu’ils n’ont jamais consenti à donner leurs enfants en adoption. Quant aux familles françaises qui ont adopté les enfants, elles déclarent que Sunshine a fait ce qu’elle a fait sans aucune compensation, mais affirment qu’il s’agissait d’enfants abandonnés par leurs familles.
Selon le journal français « Le Monde », cité par l’APE-MPA, le Mali n’était pas le seul pays au monde où Sunray agissait de la sorte. Elle a mené des activités similaires en Inde, au Chili, en Corée du Sud, en Bulgarie, en Roumanie, à Madagascar, en Haïti, en Chine et ailleurs, ayant réalisé plus de 7 000 adoptions au total. Par ailleurs, le nombre de citoyens français nés dans un pays pauvre du monde et adoptés ensuite par des familles françaises est actuellement d’environ 100 000. La plupart des adoptions ont eu lieu autour de 1990, lorsque le phénomène a explosé en France. Par la suite, elles ont diminué de manière significative, probablement en raison du fait que de nombreuses agences gouvernementales françaises responsables des adoptions avaient clairement fait savoir qu’elles n’avaient ni l’infrastructure ni le personnel pour contrôler de manière approfondie un tel nombre d’adoptions.
Entre-temps, bien sûr, des adoptions ont été réalisées avec de fausses identités et de faux certificats de santé pour les enfants, ou des cas ont été identifiés d’enfants dont les parents les croyaient morts, etc. Toutefois, l’atmosphère qui régnait à Sunshine au cours de ces années était caractérisée par la confession d’un volontaire au Monde, qui se souvient que le personnel de l’organisation disait des femmes au Mali qu' »elles donnent naissance à des enfants comme des lapins » et que « si on leur enlève un enfant, les dix autres seront sauvés ».
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